Sur le Site de l’Efta, la thérapie familiale en situation extrême
Publié 23 décembre 2011 dans Therapie 0 CommentairesL’abstract de l’article les Enfants absents
Publié 1 juillet 2012 dans articles publies 0 Commentairesvient de paraitre: Parution du numéro 5 de Dynamiques Internationales
Publié 17 juillet 2011 dans Non classé 0 Commentairesun article de thérapie familiale paru aux éditions Universitaires européennes
Publié 2 juin 2011 dans Non classé 0 CommentairesEditions Universitaires Europeennes
Le Poids Des Identites
mémoire et traumatisme chez Aki Shimazaki
Dimanche 3 avril 2011
absence et exil, enfants absents
L’exil et l’absence
Voir s’ajouter l’absence d’enfants restés au pays, perdus en route, dont on est sans nouvelles, aux traumatismes vécus au pays, à la torture, aux compromissions imposées par le tra- jet migratoire et à l’exil est une épreuve particulièrement in- supportable.
Elle place le ou les patients devant une autre impossibilité de parler, souvent même d’évoquer ces enfants « absents ». L’indicible s’étend aux membres de la famille. Le thérapeute confronté à cette incroyable réalité se trouve mis dans une position des plus délicates. Accueillir ces enfants absents en séance, un nouveau défi.
La disparition, qu’elle soit d’un enfant ou d’un adulte, ne per- met pas l’accompagnement d’un deuil, le soutien pour essayer de tourner une page. Au contraire elle impose au patient de vivre dans l’incertitude, de gérer en permanence un effroy- able et inquiétant doute. Elle impose également la vie dans la permanence d’un temps distendu, où l’attente devient inter- minable, sans fin envisageable.
Attente qui vient s’ajouter à l’attente des papiers, du logement, du travail, etc. un temps d’attente, un temps figé.
Une fois expérimentée en France la très aléatoire sécurité, une fois le pied posé en terre « d’accueil » et la découverte de ses conditions de vie des plus précaires ; une fois que re- viennent avec intensité les séquelles traumatiques, les sou- venirs qui hantent l’esprit et mangent la mémoire, comment accepter l’idée même de la vie des enfants restés au pays ? Cette intolérable absence que des parents ne peuvent à l’évi- dence accepter. Le seul « refuge » s’installe alors : l’impos- sibilité de penser.
Tout thérapeute, comme tout être humain, a malheureusement eu à expérimenter le deuil dans sa famille, la perte d’êtres chers, mais comment imaginer la disparition ?
Certes quand un enfant disparaît, que la télévision et les autres médias s’en font écho, l’on est amené à essayer «d’imaginer». Mais il n’y a pas, dans ces cas tragiques, de chape de silence qui s’abat. Au contraire les forces de l’ordre coordonnent les recherches, des moyens importants sont mis en place, la fa- mille se voit entourée dans son « absence ». Le plus souvent des associations se créent, des voisins des amis, des incon- nus se lancent à la recherche. Dans l’horreur les parents ne sont jamais seuls. Le village, le quartier est mobilisé. La so- ciété joue son rôle !
Pour ces enfants laissés au pays qui se mobilise? Qui accom- pagne ces parents perdus, qui entoure, qui participe à ces im- possibles recherches ? Leur solitude face au malheur est totale.
Qui vient soutenir cet espoir insensé que des enfants pour- ront survivre dans la guerre? Au cœur de la terreur? Qui vient accompagner l’espoir qu’ils ne deviendront pas les victimes expiatoires des militaires, des tenants des dictatures toujours promptes à transférer la terreur?
Docteur Pierre Duterte
Un des enjeux de la thérapie : Déjouer l’invitation à la répétition
Publié 30 octobre 2010 dans Therapie 0 CommentairesL’approche systémique permet de penser la manière dont les intervenants peuvent repérer et déjouer « l’invitation à la répétition » (Mony Elkaïm) faite par les victimes. La certitude acquise dans la souffrance ou/et la terreur qu’elles ne peuvent échapper à l’abus de pouvoir, à la violence, aux agressions sexuelles, à l’humiliation, ou même simplement aux difficultés empêche de fait tout « changement ». Imaginer que la famille ne peut pas « tourner autrement » … depuis le temps que ça dure !
Chaque intervention qui s’affranchit de cette place assignée dans l’histoire de la personne victime ouvre de nouvelles possibilités. Ouvrir un champ des possibles, c’est déjà une bouffée d’air !
Le manque de prise en compte de la souffrance vécue, la banalisation ou la minimisation aggravent les symptômes parce qu’ils justifient le maintien des défenses psychiques. Trop souvent, le parcours des victimes est heurté de petites phrases « assassines » pour la réparation psychique : « C’est pas possible ! », « Pourquoi avez-vous tant attendu pour en parler? », « N’en parle pas ça tuerait ton père ? » ; ou de silences plus glacés que « neutres » qui, involontairement, par la reproduction de la difficulté amène à se replier.
Dans le cadre d’une thérapie familiale, il est possible de restituer à chacun une place aussi positive que possible et correspondant à l’âge et au rang généalogique. Les souffrances, la détresse, les sentiments d’abandon peuvent également se parler sans que les enfants ou le conjoint ne soient exposés à la violence des faits. La parole peut être libérée et la famille intégrer progressivement les difficultés. La thérapie familiale devient un lieu de thérapie de reconstruction.
© Docteur Pierre Duterte Psychothérapeute – Thérapeute familial